Ce petit compte rendu pour faire part de mon exploit du week-end, mon premier Iron man et j’avais choisi le challenge de Vichy.

Cette ville est impressionnante avec ce complexe sportif qui intègre un CREPS et des installations dignes d’une ville olympique. Mais je ne suis pas venu faire du tourisme.

Apres 8 mois de préparation le jour J est arrivé. Arrivé le samedi sur place, le cérémonial de préparation, pose des vélos est impressionnant. Une organisation pharaonique, ça met dans l’ambiance. Soirée très courte a l’hôtel pour finir les préparatifs avec un stress qui commence à monter très fort. La météo du jour est géniale pour les touristes, mais 37°C à l’ombre n’est pas l’idéal pour un longue distance. D’autant plus que la journée de dimanche est prévue encore plus chaude…elle le sera et les dégâts considérables.

Très surpris, j’ai bien dormi, la chaleur de la veille doit y être pour quelque chose. Levé a 5h00 pour un petit déjeuner copieux et direction le parc a vélo, il fait encore nuit et une étrange ambiance règne dans le parc, l’organisation annonce en boucle que l’eau de l’Allier est a 27°C ce matin et donc la combinaison est interdite. Gros coup au moral et à ce moment là je me demande si je vais prendre le départ.

Quelques échanges avec d’autres concurrents, on essaie tous de se rassurer les uns les autres mais l’angoisse est bien là.

Tant pis, quand faut y aller, faut y aller…7h30 le départ est donné pour la bande en maillot de bain. Première longueur sans problème, j’essaie de m’appliquer à bien nager, loin devant, loin derrière mais je trouve que je mets beaucoup de jambes (et oui, sans combi) et que ça va me manquer sur le vélo. Un peu de brassage à la bouée pour me décontracter puis retour crawl en gérant mes mouvements pour avancer sans trop perdre d’énergie. Voilà la fin, 3.8km de natation et pas trop entamé, je passe sous la tente pour me changer complètement. J’ai décidé de ne mettre la tri fonction que sur la course à pied, histoire de démarrer avec des affaires sèches.

Premier tour de vélo avec du plaisir, une belle cote au départ et ensuite assez roulant mais la chaleur arrive et ça commence à taper très très dur, un bidon pour boire et un bidon pour s’arroser à chaque ravitaillement. 32 km/h de moyenne sur le premier tour, je suis content. Le deuxième sera un peu plus dur avec au 120eme une portion avec vent de face qui m’a bien agacé et une moyenne qui tombe, qui tombe et une température qui monte qui monte… à ce moment là je prends un bon coup de mou et un bidon d’eau ne suffit plus à me refroidir le ciboulot entre deux ravitaillements. Léger mal au crane, je prends chaud à la tête.

Mais sur le retour, j’arrive à me refaire la cerise et je reprends une allure qui me fait plaisir. Mais je commence à voir des concurrents couchés dans les fossés à attendre les ambulances. La chaleur est intenable

Pour rajouter au décor, les bidons d’eau et énergie prennent un drôle de goût très chloré, pour certains imbuvables. L’organisation dira que la station de traitement n’a pas tenu avec la chaleur et une dose trop forte de chlore a été déversée. De nombreux concurrent vont connaître des problèmes gastriques en course à pied à cause de cela (très belles galettes).

Fin du deuxième tour velo et retour au parc après 180km. Je suis bien, la transition prend un peu de temps, de charmantes demoiselles proposent de me mettre de la crème solaire, je n’ai pas résisté.

Je vois quand même quelques concurrents sous la tente avec les pompiers et des masques à oxygène, ça rassure !!!

Et bien m’y voila, la course à pied tant redoutée. Le départ est étonnant, j’ai des jambes, de très bonnes sensations, je vais vite déchanter. 8eme kilomètre début de crampes, je marche un peu et sur ce premier tour (il y en a 4 à faire) je vais m’arrêter plusieurs fois pour marcher avec des débuts de crampes. Le deuxième plus délicat, les crampes sont bien la et je dois courir jusqu'à l’arrivée des crampes puis m’arrêter pour les laisser passer et ainsi de suite, ce qui donne à peu près du 1mn courir / 1 mn marcher. Début du troisième la très grosse crampe est enfin arrivée, je vais attendre 10mn pour pouvoir reposer le pied par terre. Mais là je ne peux plus courir, seulement marche soutenue, le 3 eme tour est un vrai calvaire, mais quand je vois les abandons autours de moi, je suis encore content d’avancer. Enfin le 4eme me redonne un peu le moral, j’arrive à faire du 30s/30s et surtout ne pas m’arrêter. L’euphorie de l’arrivée me fera reprendre la course au dernier kilomètre mais je cours sur des œufs, des ampoules sous la plante des pieds.

Le passage de la ligne est un bonheur immense et rare, j’ai versé une larme de bonheur, de douleur, je ne sais plus. La breloque, le T-shirt, j’y suis mais que de douleurs et de souffrances.

260 finishers sur 465 partants, ça vous donne une idée des dégâts de cette canicule. Je ne suis pas prêt de quitter mon t-shirt de finisher.

Que la récupération est douce….

A bientôt a tous.

 

Frederic B